Elles font désormais partie du quotidien de nombreux salariés français. Jadis marginales, les réunions en visioconférence ont explosé à la faveur de la pandémie et du recours massif au télétravail. Si ces dernières ne font pas toujours l’unanimité auprès des salariés, elles suscitent également de vraies interrogations chez les managers.
Des réunions sur site plus créatives que celles en visio ?
Une question se pose notamment : la visioconférence offre-t-elle le même niveau de créativité que les réunions sur site ? Et justement, des scientifiques des prestigieuses universités de Columbia et de Stanford se sont penchés sur le sujet dans le cadre d’une recherche.
Concrètement, les chercheurs ont recruté 300 participants. Chacun d’entre eux devait alors participer à des réunions de travail en visioconférence et en personne. L’objectif qui leur était assigné était de réfléchir entre eux sur un sujet donné.
Un constat s’impose d’emblée, les salariés qui se sont réunis sur site ont élaboré 16,77 idées en moyenne lors de ces échanges. Ce chiffre tombe à 14,74 lors des visioconférences. Autre conclusion intéressante : les pistes émises lors des vidéoconférences étaient moins innovantes que celles proposées lors des réunions en personne.
Il faut toutefois nuancer ce résultats, et les chercheurs ont ainsi pu noter que les participants de visioconférence avaient moins de réticences à critiquer les idées émises, ce qui positif et permet souvent de mieux avancer sur un projet. Bien sûr, ce n’est qu’une première étude et d’autres recherches seront nécessaires pour valider totalement ces résultats.
Rappelons enfin que la visioconférence n’a pas très bonne presse depuis quelques mois et notamment quand les réunions traînent un peu trop en longueur. Une fatigue peut alors en découler chez certains salariés avec de vrais symptômes physiques tels que des maux de tête ou de dos.
Difficulté de concentration, irritabilité, maux de tête ou de dos… Bon nombre d’entre nous ont déjà pu expérimenter les conséquences de ce qu’il est désormais coutume d’appeler la « Zoom fatigue ». La visoconférence nous permet de rester en contact avec nos proches ou d’échanger à distance avec nos collègues mais elle s’accompagne toutefois de certains désagréments qu’il convient de ne pas éluder.
Des chercheurs de l’Université de Stanford viennent justement de réaliser une étude sur le sujet. Ils ont identifié quatre conséquences d’une utilisation prolongée de la discussion vidéo. L’occasion de mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre et d’adopter des mesures pour contrer les effets néfastes.
Des échanges sociaux qui ne sont pas tout à fait naturels
Les scientifiques insistent en premier lieu sur l’impact des contacts visuels. Ainsi, lors d’une réunion normale, les participants jettent naturellement un œil sur la personne qui prend la parole, mais pendant la visioconférence, tout le monde regarde tout le monde. Jeremy Bailenson, l’un des auteurs, précise à ce sujet que « L’anxiété sociale de la prise de parole en public est l’une des plus grandes phobies qui existent dans notre population. » Cette impression d’être scruté par les autres est ici permanente. Les chercheurs suggèrent donc de réduire la taille de la fenêtre Zoom pour minimiser celle des visages à l’écran.
Il serait également très stressant de voir son visage lors de ces interactions sociales. Cette situation est ubuesque en tant normal et on n’imagine pas se balader avec un miroir pointé sur nous. Jeremy Bailenson recommande d’ailleurs aux plateformes de modifier leurs pratiques consistant à diffuser par défaut les visages d’un participant à lui même et aux autres.
Les discussions vidéo ont aussi tendance à réduire notre mobilité habituelle. Lorsque nous discutons avec une personne, il n’est en effet pas rare que nous marchions ou agissions davantage. Mais en visio, le champ de vision de la caméra nous oblige à rester statique. Les auteurs suggèrent donc de penser à l’organisation de notre espace personnel, notamment en dézoomant le plus possible nos caméras. On pourra ainsi bouger un peu plus ou prendre des notes.
Les difficultés liées à la communication non-verbale sont aussi un problème récurrent relevé lors des visioconférences. En temps normal, nous interprétons naturellement certains signaux de manière inconsciente. Lors des chats vidéos, cela est plus difficile et les participants doivent agir de manière peu naturelle, notamment en hochant très fortement la tête ou en adressant des pouces levés vers le haut. Face à ce problème, les chercheurs conseillent d’éteindre sa caméra de temps en temps pour souffler un peu et détourner son corps de l’écran.