Dans le cadre d’une étude récente, des chercheurs britanniques ont mis au point des « tourbillons magnétiques » qui permettent de transférer des données à des vitesses incroyables. D’après eux, ces travaux devraient ouvrir la voie à la conception d’ordinateurs avec des capacités de traitement de données ultra rapides.
Ne pas mettre de côté le silicium
Si aujourd’hui, les recherches en informatique se tournent souvent vers le développement des ordinateurs quantiques, d’autres travaux pourraient déjà révolutionner le secteur. Des chercheurs de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) ont par exemple publié une étude dans la revue Nature Materials le 19 février 2024, dont les résultats sont très prometteurs. La publication évoque en effet la possibilité de développer des ordinateurs plus performants tout en étant plus respectueux de l’environnement. Il y est également question de la mise au point de plateformes informatiques capables de traiter des données comme le ferait un cerveau humain.
L’équipe a été motivée par le manque de rapidité et de puissance des ordinateurs actuels qui intègrent des composants en silicium. Pour Hariom Janin, le principal auteur des travaux, l’évolution de l’informatique devra passer par un nouveau paradigme qui aura recours à des phénomènes physiques rapides et efficaces pour améliorer la technologie actuelle.
Néanmoins, l’objectif des scientifiques n’est pas de mettre totalement de côté l’architecture à base de silicium. En effet, cela impliquerait des années de recherche supplémentaires. Ainsi, les scientifiques britanniques ont adopté une approche qui intègre le silicium.
De l’informatique plus rapide, moins énergivore
Les responsables du projet ont évoqué la fabrication de membranes d’hématite cristallines ultra-fines qui permettent le déplacement de tourbillons magnétiques pour des transferts de données à des vitesses de l’ordre du kilomètre par seconde. Ces membranes d’hématite microscopiques ont été cultivées sur un gabarit cristallin. Ce dernier est lui-même recouvert d’une couche de ciment spécial qui peut se dissoudre dans l’eau, avant que les membranes soient transposées sur du silicium. Les membranes d’hématite cristallines offrent les avantages des céramiques massives 3D et des matériaux 2D. Toutefois, elles ont en plus la possibilité de se tordre, de se plier et même de s’enrouler sans se casser. Or, cette flexibilité rend justement possible la formation de tourbillons magnétiques en trois dimensions.
Selon les chercheurs, les tourbillons magnétiques pourraient s’intégrer aux systèmes informatiques pour des vitesses de traitement de données ultrarapides. Autrement dit, cette découverte pourrait ouvrir la voie vers une révolution de nombreuses technologies. Avec ces dispositifs inspirés des principes de fonctionnement du cerveau humain, un avenir où des appareils peuvent effectuer des calculs plus complexes plus efficacement, et ce, tout en étant moins gourmands en énergie devient envisageable.