Entre les pénuries, l’explosion de la demande et le coût des équipements, faire fabriquer des puces va coûter plus cher en 2023. Selon Bloomberg, la division fonderie de Samsung va facturer de 15% à 20% plus cher la fabrication des puces.
Les usines de semi-conducteurs de Samsung vont augmenter leur prix jusqu’à 20%, et le tarif des puces Samsung ne va pas être protégé. Le géant coréen aurait déjà négocié avec la majorité de ses partenaires pour une augmentation qui oscillerait entre 15% et 20% selon les processus.
De manière assez contre-intuitive, ce ne sont pas nécessairement les procédés les plus avancés qui en pâtiraient. Selon Bloomberg, ce sont les nodes matures, où la demande est énorme (automobile, etc.), mais les capacités de production fixes, qui verraient leurs tarifs augmenter le plus.
Les clients n’ont pas le choix
Les concepteurs de puces qui doivent graver des produits en masse ont deux portes où taper : Samsung et TSMC – le service d’Intel « IFS » n’étant pas encore en phase de production de masse.
Ce qui revient à dire crûment que les clients de Samsung n’ont pas le choix ou très peu. Car TSMC a déjà rehaussé ses prix en 2021 et va continuer sur cette lancée l’an prochain.
Étant à la pointe de la gravure, TSMC facture encore plus cher que Samsung et les concepteurs de puces se battent pour accéder à ses usines. Les clients de Samsung profitent généralement de prix inférieurs et d’un peu moins de contraintes que chez TSMC. Des atouts qui attirent des clients comme Nvidia ou Qualcomm par exemple.
Autant dire qu’à moins de puces à très haute valeur ajoutée ou très stratégiques – on pense aux futures puces A et M en 3 nm d’Apple et aux futurs GPU d’Intel qui vont être les premiers à profiter en exclusivité du 3 nm de TSMC – les clients actuels de Samsung et TSMC vont déjà se battre pour garder leurs lignes. Ils pourront éventuellement jouer sur les promesses de contrats long terme pour négocier quelques (petites) ristournes.
La question étant évidemment de savoir quel sera l’impact sur le prix final que nous payons pour les produits. Entre les pénuries de composants, les confinements chinois, les tarifs exorbitants du fret maritime, les usines de semi-conducteurs à plusieurs dizaines de milliards de dollars par site, etc. la baisse des prix des produits manufacturés de pointe (PC, téléviseurs, voitures, etc.) n’est pas pour demain.