Après plus de quarante ans, l’armée américaine a décidé de remplacer les disquettes 8 pouces par des supports de stockage Flash. On ne pourra pas dire que cet arsenal nucléaire est géré de manière irréfléchie.
Il ne faut jamais changer un système qui marche. Cette maxime, bien connue des administrateurs, est visiblement un principe gravé dans le marbre au sein de l’US Air Force. Ce n’est que maintenant, après plus de quarante ans, que l’armée américaine a décidé d’éliminer les disquettes 8 pouces du système de contrôle de son arsenal nucléaire (Strategic Automated Command and Control System, SACCS).
Certains d’entre vous ont peut-être connu ces dispositifs de stockage antédiluviens. Il s’agissait de disques souples amovibles sur lequel était apposé un substrat magnétique capable d’enregistrer jusqu’à 1200 kilo octets. D’après le site spécialisé c4irsnet.com, ces supports ont désormais fait place à « une solution ultrasécurisée » de stockage numérique sur mémoire Flash. Il était temps.
Un des systèmes les plus critiques au monde
Attendre plus de quarante ans pour changer une méthode de stockage peut surprendre. En réalité, plus un système est critique, plus les changements prennent du temps. Et le SACCS est probablement l’un des plus critiques de la planète, car il permet de coordonner les fonctions opérationnelles des missiles balistiques intercontinentaux et des bombardiers nucléaires.
Ce système de contrôle fonctionne toujours le même appareil sur lequel il a été installé dans le années 70, à savoir un IBM Series/1. Créé en 1976, cet ordinateur 16 bits de type « Mainframe » nécessite une pièce entière pour être installé. Il est ultra-fiable dans son fonctionnement, mais sa maintenance est très laborieuse. En cas de défaillance, les composants doivent être réparés à la main, au microscope.