Il n’y aurait pas de risques nouveaux pour la santé avec la 5G, d’après l’Anses. Des études complémentaires devront toutefois être menées concernant les bandes de fréquence 3,5 et 26 GHz.
Alors que la 5G est déjà déployée en France depuis plusieurs mois, ce n’est qu’aujourd’hui que l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale) rendait son rapport sur les effets de cette nouvelle technologie sur la santé.
Un avis nuancé mais rassurant
Ses conclusions sont rassurantes. « Le lien entre l’exposition aux radiofréquences et d’éventuels effets sanitaires pour la technologie 5G est, en l’état des connaissances, comparable aux bandes de fréquence utilisées pour les générations précédentes », a annoncé Matthieu Schuler, le directeur général délégué du pôle Sciences pour l’expertise de l’Anses. Traduction : pas de risques nouveaux avec la 5G. Sachant qu’il n’y avait déjà pas d’effets avérés sur la santé avec les générations précédentes de téléphonie mobile, on peut donc en conclure que la 5G n’est pas plus dangereuse pour la population que la 4G.
Les experts se sont posé deux questions. Les ondes émises par les antennes 5G ont-elles des effets biologiques sur la santé, et si c’est le cas, existe-t-il un impact sur la santé ? La 5G va-t-elle entraîner une augmentation de l’exposition aux champs électromagnétiques ? Cela a nécessité de différencier les réponses suivant trois types de fréquences.
Concernant les ondes 5G émises sur les bandes allant de 700 MHz à 2,1 GHz, il y a des interactions sur plusieurs centimètres avec la plupart des organes du corps. A priori, les niveaux d’exposition devraient peu varier par rapport à ceux de la 4G.
L’oeil et la peau à surveiller avec le 26 GHz
Pour ce qui est de la bande coeur des 3,5 GHz, les interactions sont moindres de 40% par rapport aux fréquences évoquées plus haut. Si les niveaux d’exposition devraient augmenter légèrement, ils resteraient très inférieurs aux valeurs limites d’exposition, passant de 1,3 à 1,7 V/m. Toutefois, il faudrait accéder à davantage de donnés réelles, en plus de celles de la Corée du Sud ou du Royaume-uni. L’Anses a dû se résoudre à extrapoler ses conclusions à partir d’autres bandes de fréquences. « Il y a une proximité entre le 3,5 GHz et celles qui ont déjà été très largement été étudiées depuis 25 ans », souligne Olivier Merckel, responsable de l’unité d’évaluation des risques de l’Anses.
Pour finir, c’est avec la bande 26 GHz que l’avis de l’Agence est le moins tranché. Le côté positif, c’est que les interactions avec le corps humain y sont plus superficielles, de l’ordre de quelques millimètres seulement et limitées aux couches superficielles. Mais les données manquent cruellement pour ces ondes. « Certains effets sur la santé mériteraient d’être étudiés, comme l’œil ou la peau», a signalé Olivier Merckel.
Des études systématiques avant de déployer
Les experts de l’Agence recommandent à l’avenir de ne plus déployer une technologie sans avoir préalablement réalisé une étude similaire. Ils ont également insisté sur la nécessité de mener des programmes de surveillance de l’exposition de la population à la 5G et de lancer des campagnes de mesures pour chiffrer les niveaux des champs électromagnétiques quand beaucoup d’utilisateurs sont connectés simultanément. Il s’agit aussi de surveiller l’exposition aux téléphones mobiles en situation d’usage réel, l’Anses n’ayant eu accès qu’à des simulations jusque-là.
Le rapport est mis en consultation du 20 avril au 1er juin 2020. Scientifiques et simples citoyens peuvent envoyer leurs remarques en ligne.
Source : Anses