Commentaires virulents, intimidation, menaces de mort : la pandémie semble exacerber la haine sur le web. Comment expliquer ce phénomène ? Nous avons posé la question à des experts.
Ces réactions ont toujours trouvé écho chez une frange de la population. Sauf que cette fois, Internet devient le porte-voix d’une minorité désormais bruyante, selon Denis Goulet auteur de Brève histoire des épidémies au Québec – Du choléra à la COVID-19.
Négation de l’importance des épidémies, recherche de boucs émissaires, théories du complot. Ça, on retrouve ça tout au long du XIXe siècle et même au XXe siècle. On peut prendre comme exemples les grandes épidémies au XIXe siècle.
Les gens se réunissaient dans les tavernes ou dans les bars à l’époque, illustre Denis Goulet. Il y avait toujours un gueulard, un paranoïaque, un partisan du complot qui parlait avec ses amis, mais ça restait dans un milieu fermé
, ajoute-t-il.
Une haine visible
Selon le psychologue Patrick Lynes, le contexte actuel bouleverse nos habitudes et le web ouvre la porte aux réactions fortement émotives. S’il est d’avis que la haine peut circuler davantage
, il se demande si elle est nécessairement plus grande. Le problème, c’est qu’en étant plus visible, nécessairement, ça atteint plus de gens, explique-t-il. Mais l’être humain reste l’être humain. Il y a toujours eu des guerres, des divisions
, ajoute-t-il.
Pour sa part, la consultante en communications numériques et réseaux sociaux Nellie Brière ne pense pas que le web génère plus d’hostilité. Selon elle, les dérapages démontrent toutefois l’importance d’éduquer les internautes sur les bonnes pratiques à adopter en ligne.
Pour protéger les victimes ciblées par les propos désobligeants, Facebook et l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario viennent de créer un partenariat dans l’espoir d’éradiquer le phénomène.
Source: ici.radio-canada.ca