Selon Facebook, les nouvelles restrictions d’iOS 14 vont provoquer un séisme sur le marché de la publicité. Le réseau social s’oppose encore une fois à la vision d’Apple.
Une nouvelle fois, Facebook et Apple ne sont pas d’accord. Dans un billet de blog dédié aux annonceurs, le réseau social exprime sa vive inquiétude face aux nouvelles décisions d’Apple en matière de protection de la vie privée. Avec iOS 14, l’IDFA, l’identifiant qui permet d’identifier un appareil, ne sera plus accessible aux développeurs sans le consentement manuel de l’utilisateur. Ce scénario est catastrophique pour les diffuseurs de publicités qui risquent de perdre un public colossal sur iOS.
Facebook menace de jeter l’éponge
L’objectif de Facebook n’est pas vraiment de rassurer ses partenaires. Au contraire, l’entreprise se montre extrêmement pessimiste : « Les éditeurs devraient s’attendre à ce que leur capacité à monétiser efficacement sur Audience Network (ndlr : son service à destination des annonceurs) diminue. En fin de compte, malgré tous nos efforts, les mises à jour d’Apple pourraient rendre Audience Network tellement inefficace sur iOS 14 qu’il ne serait plus utile de proposer des publicités sur iOS 14 ». Impossible pour Facebook de cibler intelligemment un utilisateur d’iPhone équipé de la future mise à jour d’Apple.
De son côté, Facebook indique qu’il ne collectera plus l’IDFA de ses utilisateurs sous iOS 14 en l’état. Envoyer une quelconque notification à l’utilisateur aurait un effet anxiogène que le réseau social souhaite éviter à tout prix. L’entreprise dit espérer qu’Apple revienne sur ses positions (ce qui est peu probable) pour faire évoluer la sienne et communiquera dans son application un rapport de transparence sur la manière dont sont collectées les données.
Apple interdit à Facebook de parler de sa commission de 30 %
La firme de Cupertino a refusé la validation d’une mise à jour de l’application Facebook parce qu’elle mentionnait explicitement le prélèvement d’une commission prise par Apple sur les achats intégrés.
Apple n’aime visiblement pas que l’on parle des commissions qu’il prend, et Facebook vient d’en faire les frais. Le réseau social vient d’expliquer à Reuters qu’Apple avait refusé la mise à jour de son application sur l’App Store.
En cause, l’affichage d’un message expliquant qu’une commission de 30% était prélevée par Apple sur les pages proposant des achats intégrés.
Payer en ligne pour soutenir les entreprises face au coronavirus
Dans la mise à jour de son application, Facebook entendait proposer une solution aux entreprises d’une vingtaine de pays, pour proposer et promouvoir des événements et permettre aux utilisateurs intéressés de payer directement en ligne depuis l’application pour y participer.
Avec cette fonction, Facebook souhaitait pouvoir aider les petites entreprises qui ont souffert d’une perte de revenus à cause du coronavirus. Il y a quelques semaines, Facebook déplorait déjà le refus d’Apple de faire une exception quant au prélèvement d’une commission de 30 % sur ces événements, alors même qu’il s’engageait lui-même à n’en tirer aucun profit pendant au moins un an.
Le réseau social expliquait alors vouloir indiquer sur les pages de paiement de l’application iOS, la mention « Apple prélève 30 % sur cet achat » sans toutefois savoir si cela serait accepté.
La réponse est aujourd’hui connue. Face à la présence de cette petite phrase, Apple a tout simplement refusé de publier la mise à jour de Facebook sur l’App Store.
Pour qu’elle soit finalement acceptée sur le magasin d’Apple, le réseau social a dû se résoudre à retirer toute mention de la commission de 30 % prélevée par la firme de Cupertino sur les pages de paiement d’achats intégrés.