C’est la surprise de la fin de l’année : Nvidia dégaine déjà une quatrième GeForce RTX de série 30. Voici venir la RTX 3060 Ti, les rumeurs ne s’étaient pas trompées. Elle est disponible officiellement aujourd’hui à partir de 650$. Elle est dans la droite ligne de la RTX 3070 : c’est une petite bombe 3D.
Quelques rumeurs annonçaient l’arrivée d’une GeForce RTX 3060 Ti depuis plusieurs jours. Nous avions été très sceptiques : que Nvidia envisage de lancer une quatrième RTX Series 30 alors qu’il a déjà bien du mal à proposer les autres modèles, en abondance, dans les rayons nous semblait… osé. Le concepteur de puces 3D ose, quitte à essuyer une quatrième fois la grogne des joueurs qui ne pourront pas mettre la main dessus.
La RTX 3060 Ti est donc sur les rails. Elle arrive vite, très vite même : dès aujourd’hui, mercredi 2 décembre 2020 à 15 heures. Elle sera proposée à partir de 650$ dans sa déclinaison Founders Edition. Les modèles personnalisés par les marques devraient aussi être annoncés et disponibles dans la foulée.
Comme vous pourrez le voir sur l’image ci-dessous, elle ressemble trait pour trait à la RTX 3070. Et ces deux-là n’ont pas que leur système de ventilation et leur taille contenue en commun. Elles ont les mêmes ambitions.
La RTX 3070 était annoncée (et s’est révélée) capable de mettre la RTX 2080 Ti dans les cordes. La RTX 3060 Ti – elle – prendrait aisément le dessus sur la RTX 2080 Super. Et ce, bien qu’elle se positionne – en matière de matricule et de prix – face à la RTX 2060 Super. Nvidia ne nous survendrait-il pas un peu son GPU ?
Mais avant les essais, parlons chiffres. Nous avons ajouté la RTX 3060 Ti à notre tableau récapitulatif des caractéristiques techniques de la Series 30. Nous avons, volontairement, fait entrer la RTX 2080 Super dans le tableau puisque c’est celle que la nouvelle venue doit battre à plat de couture.
On observe que le nombre de transistors est le même que sur la RTX 3070, tout comme la quantité et le type de mémoire ainsi que l’interface de celle-ci avec la puce 3D. Puce 3D dont la vitesse est toutefois en retrait. Et ce, malgré la réduction du nombre d’unités de calcul à la manœuvre (1024 de moins) au cœur de ce processeur GA104.
C’est sans doute pour conserver une efficacité énergétique très contenue ; Nvidia annonce une consommation de 200 watts en jeu. On a hâte de constater cela par nous-mêmes.
RTX 3060 Ti : la Full HD, c’est trop facile
Tout comme la RTX 3070 Founders Edition, la RTX 3060 Ti est bien trop énervée pour se cantonner aux jeux en Full HD. Elle assure, c’est sûr et elle s’y ennuie même. Sauf si vous avez un très gros processeur, plein de cœurs, qui puisse suffisamment lui donner à manger et lui donner la réplique. Mais même dans cette configuration, vous risquez de ne pas tirer le meilleur de ses transistors.
Malgré ses 10 cœurs, ses 20 threads et sa capacité à monter jusqu’à 4,3 GHz en mode Turbo, le Core i9-7900X de notre plate-forme de test ne parvenait pas à suivre. En Full HD, nous étions limités par notre CPU à tous les niveaux, dans tous les jeux.
Pas de graphique représentants les performances de la RTX 3060 Ti en Full HD. Néanmoins, voici les résultats que nous avons obtenus et les observations que nous avons faites lors de nos tests dans la définition qui incarne toujours le standard d’affichage actuel sur PC, quoi qu’en disent AMD et Nvidia.
La RTX 3060 Ti est :
- 29% plus performante (en moyenne) que la RTX 2060 Super au global, en mélangeant à la fois les jeux avec et sans RT et/ou DLSS.
- 24% plus véloce (en moyenne) que la Radeon RX 5700 XT et 36% plus rapide que la RX 5700, deux cartes 3D AMD que l’on trouve dans les mêmes eaux tarifaires selon les marques et les modèles.
- 9% (en moyenne) et jusqu’à 22% plus puissante que la RTX 2080 Super
- 7% en retrait – en moyenne – par rapport à la RTX 3070. Carte qui a d’ailleurs clairement montré les limites de notre plate-forme en 1080p, comme nous le mentionnions lors de sont test.
C’est donc une très bonne carte pour la Full HD, sur des écrans très rapides, sur lesquels on aurait accès au G-Sync de Nvidia au minimum ou, mieux, équipés du module Nvidia Reflex. On l’a, par exemple, flashée à 310 images par seconde sur Rainbow Six : Siege et systématique au-dessus de 110 à 120 ips sur nos autres jeux de référence.
Attention toutefois, si vous jouez dans cette définition, vous aurez tendance à saturer les tuyaux de communication entre le CPU et le GPU si ceux-ci ne sont pas assez gros. Conséquence : le débit d’images par seconde en sera donc directement impacté, il sera bridé.
À fond sur les AAA du moment, la RTX 3060 Ti sera à l’aise avec ceux de demain
Si la RTX 3070 est très à l’aise avec la 1440p, donnant même parfois l’impression de pouvoir s’ennuyer sur les vieux jeux, la RTX 3060 Ti, elle… s’éclate dans cette définition. C’est là qu’elle donne le meilleur d’elle-même.
Dans les jeux e-Sport, elle envoie clairement des centaines d’images par seconde, ce qui est assez chouette : on conjugue un maximum d’images à l’écran et un minimum de latence. La latence, pour rappel, c’est le pire ennemi des joueurs pros et qui peut être causée par les calculs et les passages d’informations entre le CPU, la mémoire, le GPU et le SSD. Bref, ça bombarde et le graphique ci-dessous l’illustre parfaitement.
En 1440p, dans les jeux qui n’ont ni le DLSS ni le ray tracing en action, voilà ce que tous nos résultats nous apprennent.
- La RTX 3060 Ti bat la RTX 2060 Super de 35% en moyenne, avec des écarts pouvant atteindre 66% parfois,
- Elle ne fait qu’une bouchée de la RX 5700 XT, également : +24% en moyenne avec des pointes à +40%, et jusqu’à 36% meilleure que la 5700 avec des écarts de plus de 60% parfois,
- Face à la RTX 2080S, elle parvient à s’imposer de 5% en moyenne, mais dans certains les jeux, le fossé entre ces deux-là peut atteindre 16%,
- Enfin, face à la RTX 3070, on retrouve un bon -10%, avec régulièrement des différences de l’ordre de -25%.
Mais, comme le montre le graphique ci-dessous, le niveau de jouabilité reste exceptionnel en 1440p avec une RTX 3060 Ti. Elle est taillée sur mesure pour ceux qui n’ont pas du tout prévu de passer à la 4K tout de suite et/ou à qui le 1440p suffit amplement pour le moment. Cela ne veut pas dire que ses prestations en 2160p sont ridicules ou, au ras des pâquerettes. Pas du tout.
Toutefois, si passer à la 4K dans les 12 à 18 prochains mois est prévu et que vous avez un peu de souplesse dans le budget, orientez-vous directement sur une RTX 3070. Pourquoi ? La RTX 3060 Ti peut s’aventurer sur « ce sentier » plein de pixels, elle a les « bonnes chaussures » pour le moment, mais les chemins de la 3D risquent bien de se corser dans le futur et elle pourrait ne pas suivre.
4K : un tout petit plus à l’aise que la RTX 2080S
Toujours pas de jeux avec DLSS, ni ray tracing ici. Nous les réservons pour la suite, tant en 1440p qu’en 4K. La tendance qui se dégage en 1440p se retrouve aussi en 4K.
Ci-dessus, une extraction de quelques résultats. Mais pris dans leur ensemble, voici ce que nos scores révèlent :
- La RTX 3060 Ti fait entre 37 et 58% de mieux que la RTX 2060 Super.
- Elle parvient à tenir la RX 5700 XT loin dans les rétros’, avec un écart moyen de 27% et des maximums relevés de l’ordre de +50%,
- Face à la RTX 2080 Super, celle qu’elle doit égaler mais pas remplacer, elle parvient à faire mieux de 7% en moyenne, avec des pointes à +22%.
- Mais la RTX 3070 caracole toujours en tête. La RTX 3060 Ti débite jusqu’à -17% d’images par seconde que son aînée.
En matière d’images par seconde générées en moyenne dans nos jeux, la RTX 3060 Ti couvre un large éventail. Le plus bas se situant à 41 ips dans les titres les plus exigeants, quand on met les détails à fond. Au mieux, on flirte tout de même avec les 177 ips, à condition que le moteur 3D et/ou que les effets datent un peu et qu’elles les maîtrisent sur le bout des transistors. Ou qu’on active le DLSS. En outre, en 4K, n’espérez pas activer le ray tracing seul à de très haut niveau, la puce va avoir du mal à le supporter.
Le ray tracing n’ira pas sans le DLSS sur la RTX 3060 Ti
N’y allons pas par quatre chemins : vous ne pourrez pas faire de beau lancer de rayon en ray tracing si vous ne l’associez pas au DLSS avec la RTX 3060 Ti. Tenez-le vous pour dit, et si vous ne nous croyez pas, jetez donc un oeil aux graphiques ci-dessous.
Première observation, la RTX 3060 Ti et la 2080S ne sont pas si éloignées que nous le pensions. La RTX 2060S, elle, ne fait tout simplement pas le poids, malgré une belle combativité pour rester dans la partie.
Seconde observation, dans les jeux où il n’y a qu’un peu de ray tracing (que les ombres par exemple dans Shadow of the Tomb Raider), la 3060 Ti assure sa partie. Mais si, comme dans Bright Memory, Battlefield 5 ou encore dans Wolfenstein : Young Blood qui utilisent le ray tracing pour les lumières, les ombres, et d’autres effets graphiques, la puce GA104 va avoir du mal.
En 1080p, dont les résultats ne sont pas représentés ici, elle parvient à afficher entre 45 et 65 images par seconde, en moyenne, quand seul le ray tracing est activé. En 4K ? Faire sans le DLSS est impossible, tout simplement, les jeux sont injouables.
Vous l’avez compris, dans le cas de la RTX 3060 Ti plus que dans celui des autres RTX Series 30 passées entre nos mains, si vous voulez profiter du ray tracing en 1440p, il faudra que le DLSS soit aussi implanté dans les jeux, sauf si il n’y a que très peu d’effets qui y ont recours.
La consommation maîtrisée va lui permettre d’envahir les petits boîtiers
Elle n’a perdu que quelques millimètres par rapport à la RTX 3070 mais la RTX 3060 Ti risque bien de devenir la carte graphique à placer dans un petit boîtier. Surtout si les constructeurs partenaires de Nvidia parviennent à la tasser et l’affiner encore un peu. Et le meilleur, c’est qu’il ne faudra pas non plus une alimentation monstrueuse pour lui donner à manger.
On ne peut qu’applaudir l’architecture Ampere de Nvidia et son efficacité énergétique à nouveau démontrée. Notre plate-forme consomme 360 watts en moyenne, en pleine charge, soit 80 watts de moins qu’avec la RTX 2080 Super. Wahou. En clair, on a plus de performances et des besoins en baisse à la prise, nous n’allons pas nous plaindre. Notre alimentation non plus d’ailleurs.
Si vous optez pour le modèle Founders Edition, la prise électriques 12 broches propriétaires reste de rigueur, Nvidia fournit l’adaptateur 8 broches vers 12 broches dans la boîte. Il semble toutefois que des constructeurs aient réussi à s’en passer pour n’implanter que le traditionnel connecteur 8 broches. Etudiez bien la question avant de passer à l’achat.
Bien que nous ne fassions pas de mesures précises de température, cela ne nous empêche pas de garder un œil sur le mercure grâce à GPU-Z. La RTX 3060 Ti chauffe un peu moins que la RTX 3070 mais a le même défaut : elle propulse une grosse partie de l’air chaud vers le haut, et donc vers un éventuel ventirad pour refroidir le processeur. C’est fâcheux. Surtout que si le radiateur de ce dernier est large, il sera en contact avec la plaque dorsale de la carte.
Cela risque de donner un peu plus de travail au ventilateur et potentiellement, faire grimper les nuisances sonores du boîtier. C’est doublement fâcheux. Surtout que la ventilation de la carte, elle, ne fait pas un bruit et que, comme sur la RTX 3070, les ventilateurs s’arrêtent de tourner si l’échauffement des composants peut être passivement dissipé par le gros radiateur de la carte (mode 0 fan).
Précisions enfin que, dans certains tests en Full HD, les composants en charge de la régulation des courants électriques de la carte pouvaient un peu siffler (coil whining). Cela dépend des cartes, et des jeux, c’est la loterie. Ne vous étonnez pas si vous l’entendez, parfois, siffler, surtout lorsque vous êtes dans les menus ou sur une interface de chargement.
NVIDIA
GEFORCE RTX 3060 TI