Par lettres interposées, Apple et Facebook se tirent dessus à boulets rouges à propos de la protection des données personnelles.
C’est la réponse du berger à la bergère. Interpellé par huit associations citoyennes, Apple a réaffirmé dans une récente lettre sa volonté de protéger les données personnelles des utilisateurs. La firme a souligné qu’elle ne voulait pas « gober toujours plus de données » pour fournir un soi-disant meilleur service, contrairement à Facebook qu’elle cite de manière cinglante comme le parfait mauvais exemple en la matière.
« Les dirigeants de Facebook ont clairement indiqué que leur intention était de collecter autant de données que possible sur les produits propriétaires et tiers, afin de développer et monétiser des profils détaillés de leurs utilisateurs. Et ce mépris de la confidentialité des utilisateurs continue de s’étendre (…) », peut-on lire dans cette lettre.
La réponse ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué envoyé à The Information, un porte-parole de Facebook estime qu’Apple n’est pas aussi saint qu’il prétend l’être.
« La vérité est qu’Apple a étendu ses activités à la publicité et, grâce à ses prochains changements dans iOS 14, tente de déplacer l’Internet gratuit vers des applications et des services payants dont ils tirent profit. En conséquence, il utilise sa position dominante sur le marché pour privilégier sa propre collecte de données tout en rendant presque impossible à ses concurrents d’utiliser les mêmes données. Il prétend que c’est une question de confidentialité, mais c’est une question de profit (…) Tout cela fait partie d’une transformation des activités d’Apple, qui passent des produits matériels innovants vers les logiciels et médias basés sur les données. »
Malheureusement, ces accusations restent un peu trop vague et ne donnent aucun détail sur la manière dont Apple tire profit de cette supposée collecte de données. Cet échange musclé prouve, toutefois, que la rivalité entre les deux groupes est bien réelle.