Le patron de Tesla, Elon Musk, a présenté vendredi deux prototypes du robot humanoïde Optimus, que son entreprise espère produire un jour par millions pour « transformer la civilisation » et bâtir un « avenir d’abondance » où la pauvreté aura disparu.
Bumble C
, une première version du robot, est arrivé en marchant précautionneusement sur la scène californienne où avait lieu la conférence annuelle Tesla AI Day sur les progrès en intelligence artificielle (IA) du fabricant de voitures électriques.
Le robot a esquissé un salut de la main, et une vidéo l’a montré apportant un colis à un employé et arrosant des plantes.
Des personnes ont aussi apporté, sur roulettes, un prototype plus avancé d’Optimus, avec moins de câbles apparents, mais encore incapable de marcher seul.
Elon Musk a reconnu que d’autres organisations avaient conçu des robots plus sophistiqués, mais il leur manque un cerveau et ils n’ont pas l’intelligence nécessaire pour se mouvoir d’eux-mêmes […] Et ils sont très chers
.
Le patron de Tesla ambitionne un robot qui, à terme, coûtera probablement moins de 20 000 $ US
(environ 27 300 $ CA), et sera conçu pour être répliqué en millions d’unités
. Il parie sur les premières livraisons d’ici trois à cinq ans.
La conférence doit servir à recruter plus de spécialistes en ingénierie pour atteindre cet objectif, et ainsi transformer fondamentalement la civilisation
.
Un avenir utopique pour les robots
Le multimilliardaire avait présenté en 2021 ce projet d’un robot pouvant accomplir les tâches répétitives à la place des êtres humains.
Cela signifie un avenir d’abondance, un avenir où il n’y a pas de pauvreté, où les gens auront ce qu’ils veulent en matière de produits et de services
, a détaillé le patron de SpaceX (fusées) et Neuralink (implants cérébraux), jamais avare en prédictions extraordinaires.
Beaucoup de gens pensent que nous sommes juste un constructeur cool
, mais Tesla est aussi le leader de l’intelligence artificielle
, a affirmé Elon Musk.
Depuis l’annonce du robot humanoïde, Musk fait face aux sceptiques
, a noté l’analyste Dan Ives, de la banque d’investissements Wedbush Securities. Le marché est concentré sur l’amélioration des batteries, sur les capacités de production de nouvelles usines [de Berlin et Austin] et sur la concurrence de tous les côtés pour les voitures électriques. Pas sur les robots humanoïdes.
À quand une voiture autonome Tesla?
Le patron de Tesla divise aussi les gens sur les véhicules autonomes, qu’il promet pour très bientôt depuis des années. Une agence californienne a ainsi porté plainte en août contre l’entreprise, l’accusant de mentir sur ces technologies.
Mais Elon Musk estime avoir les meilleurs résultats en tests de sécurité. Vous avez l’obligation morale de déployer [un système d’autonomie] s’il réduit le nombre d’accidents et de morts
, a-t-il asséné vendredi.
Un robot le plus naturel possible
Elon Musk prévoit de tester Optimus dans l’usine californienne du groupe pour prouver son utilité. Il espère que le robot sera un jour amical
et que discuter avec lui semblera naturel
. Il a aussi promis des fonctionnalités de sécurité, pour éviter un scénario à la Terminator
.
Naturellement, il y aura une version catgirl de notre robot Optimus,
a tweeté le fantasque entrepreneur pendant la conférence, avec la photo d’une silhouette féminine de dos, campée devant une file de robots métalliques.
Il a par ailleurs déclaré, à deux reprises, qu’il était essentiel
que l’entreprise construisant ce robot soit cotée en bourse, parce que si le public n’aime pas ce que fait Tesla, le public peut acheter des actions et voter différemment
.
C’est très important que je ne puisse pas juste faire ce que je veux
, a-t-il ajouté en riant.
Ce commentaire ne passe pas inaperçu dans le contexte du conflit qui l’oppose à Twitter et qui doit déboucher sur un procès à la mi-octobre.
L’homme le plus riche au monde a signé au printemps un contrat de rachat du réseau social, avant de revenir sur sa décision en juillet. La plateforme le poursuit en justice pour le forcer à honorer son engagement.
Elon Musk avait dit vouloir faire de Twitter une entreprise privée (non cotée en bourse), qui échapperait donc à tout contrôle extérieur.